L'histoire des Boulanger et des Langlois

En passant par les Paul et les Blais. De la Nouvelle-France à aujourd'hui.


Les familles souches chez les Langlois – Noël Langlois

Dans le plus récent article sur ce site, j’ai fait un survol des familles souches chez les Langlois. Racontons plus en détails maintenant celle de Noël Langlois. Non seulement il a initié la première famille-souche chez les Langlois mais elle est de loin la plus importante, de sorte que la majorité des descendants de Langlois de nos jours le revendiquent comme leur premier ancêtre en Amérique.

Rappelons le mariage entre Noël Langlois et Françoise Garnier en juillet 1634 qui fut le quatrième à se tenir au Canada.

Contrairement à tous nos ancêtres de la première génération – les Langlois, les Paul, les Boulanger et les Blais – qui sont arrivés en terre d’Amérique autour des années 1670, l’arrivée de Noël Langlois date de quelques décennies plus tôt – probablement dès 1633 – alors que la colonie n’était encore habitée que par quelques centaines d’Européens récemment arrivés aussi, et tous concentrés dans la région de Québec. Rappelons aussi le mariage entre Noël Langlois et Françoise Garnier en juillet 1634 qui fut le quatrième à se tenir au Canada.

Même si Noël Langlois ne fait pas partie de notre famille puisque notre famille souche est celle de Nicolas Langlois, Noël a fréquenté des personnes liées à nos familles. Il s’est établi dans la Seigneurie de Beauport où ‘’régnait’’ Robert Giffard, un personnage célèbre des débuts de la colonie, et plus particulièrement des débuts de Beauport. Un des domestiques de Giffard a été un moment notre premier ancêtre chez les Paul et ce, juste avant la mort de Giffard en 1668. Robert Giffard qui était le Seigneur de la Seigneurie de Beauport a également été très étroitement lié à Jean Bourdon, arpenteur. Tous deux ont ‘’utilisé’’ les balbutiements de la Seigneurie de Beauport pour tester les fondements de l’organisation du territoire qui seront ensuite en vigueur au cours des siècles à venir. C’est ce même Bourdon qui était le Seigneur de la Seigneurie de Dombourg – entre autres choses – et qui accordera une terre à notre Nicolas Langlois à Neuville en 1667.  

Maison ancestrale à Beauport. Source: BAnQ.

Noël Langlois venait de Normandie – un autre Normand – d’un petit village appelé Saint-Léonard et il était le fils de Guillaume Langlois et de Jeanne Millet. Comme beaucoup de gens venus de France au début de la colonie, la date exacte de sa naissance reste imprécise. On la place vers 1605. On ne s’entend pas non plus sur la date de son arrivée à Québec. Le généalogiste Michel Langlois la situe en 1633 alors que d’autres sources penchent plutôt du côté de 1634 alors qu’il serait arrivé sur le même bateau que Robert Giffard qui lui octroiera plus tard une terre dans sa nouvelle seigneurie.

Il serait arrivé avec sa future épouse – Françoise Garnier, née vers 1604 en France – juste avant leur mariage du 25 juillet 1634. Une autre source consultée (mesancetres.ca) parle plutôt d’une traversée de l’Atlantique avec nul autre que Samuel de Champlain en 1633 ‘’ (…) lorsque Champlain revient prendre de nouveau possession de Québec (…) »’’ Cette thèse ne semble pas retenue par d’autres auteurs. Cependant, ce lien avec Samuel de Champlain est reconnu. C’est pour donner suite au traité de Saint-Germain-en-Laye en 1632 où l’Angleterre remet de nouveau le Canada dans les mains de la France que Champlain sent le besoin de revenir à Québec pour reprendre possession de la ville – alors petit village – qu’il avait fondée en 1608. Il cherchait alors à trouver des volontaires pour venir peupler davantage ces nouvelles terres. C’est avec ce nouvel élan que de courageux colons comme Robert Giffard et Noël Langlois s’embarqueront peu après pour la Nouvelle-France pour répondre aux appels de Champlain.

Noël Langlois et Françoise Garnier se marieront donc à peine arrivés à Québec. On dit que le mariage a eu lieu la même journée où Robert Giffard a pris possession de la Seigneurie de Beauport. Arrivés l’année précédente à Québec, Langlois aurait rendu de nombreux services à Robert Giffard – probablement comme homme à tout faire – et ils seraient ainsi devenus proches, comme l’indique sa présence au mariage, comme témoin. Il reste que c’est Robert Giffard qui lui donnera le coup de pouce pour débuter sa nouvelle vie en lui octroyant une terre de 300 arpents en 1637 dans sa Seigneurie de Beauport. Langlois aura l’occasion d’augmenter sa superficie à 500 arpents environ vingt ans plus tard, en 1655.

Au cours de mes recherches, j’ai pu retracer le registre que l’on peut voir plus bas. Il s’agit du registre de la paroisse de Notre-Dame-de-Québec à ses tout débuts, la première paroisse de la colonie. Le mariage de Noël Langlois et de Françoise Garnier était le quatrième à être célébré au Canada et le troisième inscrit aux registres.

La page de gauche blanche sur la prochaine photo indique clairement qu’il s’agit du début du registre et la page de droite mentionne les premiers actes de mariage de la paroisse. Bien que difficile à lire ici, la photo illustre bien que le mariage en 1634 entre Noël Langlois et Françoise Garnier était bien le troisième dans la paroisse, après celui de 1622 et celui de 1629 qui les ont précédés et que l’on voit péniblement sur la photo. Une loupe sera probablement nécessaire pour ceux qui insistent à voir. Au tout début de la colonie, les mariages étaient très rares avec une population minuscule et une rareté de femmes. Dans le cas de Langlois, il était arrivé de France en même temps que sa future épouse.

On peut voir plus précisément l’acte de mariage entre Noël Langlois et Françoise Garnier, obtenue en agrandissant la même photo. Le texte se lit comme suit en traduisant de l’ancien français au français courant:

‘’Le 25 juillet 1634, les bans ordinaires étant faits et n’ayant trouvé aucun légitime empêchement, le P. Charles Lallemant, jésuite, faisant fonction de curé à Québec après avoir interrogé, eu et reçu le mutuel consentement a solennellement marié et conjoint par le lien du St Mariage, Noël L. Langlois et Françoise Garnier. Présents M. Robert Giffard, chirurgien, et M. Noël Juchereau.’’

On notera donc que Robert Giffard a assisté en tant que témoin.

  Source : Généalogie Québec

Source : Généalogie Québec

On pense généralement que Noël Langlois serait arrivé comme charpentier si on se fie à la nature des biens figurant dans son inventaire à son arrivée. Sa terre ne lui sera attribuée que trois ans plus tard en juin 1637 par Robert Giffard, et c’est à Beauport qu’il passera ainsi le reste de sa vie. Entre 1633 et 1637, le couple aurait commencé à défricher la terre et à construire leur maison, la transaction formelle de 1637 ne faisait que confirmer leur nouveau statut de ‘’propriétaire’’ terrien. Au cours de cette même période, le couple a eu ses deux premiers enfants : Robert et Marie.

Robert est né le 18 juillet 1635 et va mourir à l’âge de 18 ans, le 19 juin 1654. Robert Giffard sera son parrain et comme c’était courant à l’époque, cela explique pourquoi on l’a prénommé Robert. Quant au deuxième enfant Marie, elle est née le 19 août 1636. On lui a donné le prénom de Marie en l’honneur de sa marraine, Marie Giffard, la femme de Robert. Elle aussi est morte en bas âge. La date de sa mort n’est pas claire mais on estime qu’elle est morte enfant à l’âge de 3 ou 4 ans. Cette hypothèse est renforcée par le fait que le couple nommera leur 8e enfant du même prénom de Marie en 1646.

En tout, le couple aura un total de dix enfants, nés entre 1635 et 1651, soit six filles (Marie, Anne, Marguerite, Jeanne, Élisabeth et Marie) et quatre garçons (Robert, Jean-Baptiste, Jean et Noël).

Sa femme Françoise mourut soudainement à la fin de 1665 à l’âge de 61 ans, semble-t-il d’une mort violente. Selon le généalogiste de la famille Langlois et écrivain bien connu, Michel Langlois, qui a écrit une biographie d’une centaine de pages sur Noël Langlois – Noël Langlois (c. 1606-1684 et ses fils – indique qu’elle a été transportée à l’hôpital de Québec après avoir été blessée gravement. Des actes de donations de biens à leurs deux plus jeunes fils ont été rapidement signés entre le transport à l’hôpital et son décès le 1er novembre 1665. Il cite d’ailleurs une autre source qui spécifie clairement : ‘’… à cause de la mort de la femme du dit Langlois qui fut tuée.’’

Il plane donc un certain mystère sur cette disparition subite. Dans un autre écrit, datant de novembre 2007, Michel Langlois avance une hypothèse. À l’époque, la famille hébergeait temporairement un militaire du nom de Laumaunier de Traversy. Il écrit :

’ (…) ait pu être tuée par une décharge de fusil du militaire en question. Le coup serait parti accidentellement lorsque Laumaunier de Traversy nettoyait son arme de service.’’  

Elle laisse cependant dans le deuil deux enfants mineurs – Jean, âgé alors de 16 ans, et Noël, âgé de 14 ans. Ce sont donc les héritiers formels du couple, situation qui créera des remous avec les autres enfants, plus particulièrement lorsque Noël se mariera en deuxièmes noces à peine quelques mois plus tard, avec Marie Crevet, qui était également veuve d’un premier mariage.

À ce moment, Noël Langlois est âgé de 61 ans et sa nouvelle femme Marie en a 51. De son premier mariage, Marie Crevet avait donné naissance à sept enfants (quatre garçons et trois filles) entre 1638 et 1656. Étant donné l’âge relativement avancé du couple au moment du mariage, ils n’ont pas eu d’autres enfants de cette deuxième union.

Afin de commémorer le 350e anniversaire de son mariage en Nouvelle-France et le 300e anniversaire de sa mort, le ministère des Affaires culturelles du Québec lui a rendu hommage le 24 juillet 1984, avec le dévoilement d’une plaque à Beauport sur les lieux de sa terre, là où il a passé 50 ans de sa vie.

Noël Langlois va mourir à Beauport le 14 juillet 1684. Il était alors âgé de 79 ans et était alors le plus ancien habitant du Canada. Quant à elle, Marie ira mourir à Baie-St-Paul une dizaine d’années plus tard à l’âge de 80 ans, le 22 novembre 1695.

L’ancêtre Noël Langlois ne fait pas partie de notre famille Langlois bien que des milliers de Langlois se réclameront de sa descendance à travers les générations. Dans notre famille, rien ne mène à lui d’un point de vue généalogique. Cependant, il s’agit d’un Langlois célèbre des toutes premières années de la colonie. Mon objectif ici n’était pas de raconter tous les détails de sa vie mais davantage de le positionner de façon appropriée dans l’histoire des débuts de la Nouvelle-France et celle de notre propre famille Langlois, celle qui descend de Nicolas.

À sa mort le 14 juillet 1684, les registres de la paroisse marquent ce départ :

‘’Noël Langlois, âgé d’environ 80 ans, et plus ancien habitant du pays, décédé le jour de devant dans la piété chrétienne après avoir reçu les sacrements de l’Église et mené une vie exemplaire avec l’approbation de toute la paroisse.’’

Afin de commémorer le 350e anniversaire de son mariage en Nouvelle-France et le 300e anniversaire de sa mort, le ministère des Affaires culturelles du Québec lui a rendu hommage le 24 juillet 1984, avec le dévoilement d’une plaque à Beauport sur les lieux de sa terre, là où il a passé 50 ans de sa vie. Le texte dit ce qui suit :

‘’Par son union avec Françoise Garnier le 24 juillet 1634, Noël Langlois devenait le quatrième Français à se marier ici et par ses descendants, l’ancêtre de la deuxième plus vieille famille à prendre racine en Nouvelle-France.

Hommage au premier défricheur de ce domaine beauportois obtenu du Seigneur Robert Giffard le 29 juin 1637.’’

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